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Olfaction, qualité de vie et anxiété

Dernière mise à jour : 11 sept. 2023


Pour les sujets normosmiques, il est difficile d’imaginer l’impact sur la qualité de vie que peut avoir une perte de l’odorat. Le rôle général de l’olfaction est de nous renseigner d’une part contre les risques potentiels liés aux émanations toxiques ou aux produits alimentaires avariés et d’autre part de nous orienter vers des odeurs connotées positivement, qu’il s’agisse de l’alimentation, d’odeurs corporelles ou de substances aromatiques diverses. Les préférences (ou la valence hédonique des odeurs) sont largement déterminées par l’expérience individuelle car les tentatives explicatives par rapport à la structure moléculaire des odorants ou à une activation neurale spécifique ne sont pour l’instant pas très convaincantes.

Dans l’évaluation de la qualité de vie, la prise alimentaire et la relation aux autres font partie des critères majeurs. Dans le cas de la prise alimentaire, les odeurs jouent un rôle crucial dans le choix, l’appréciation et le rassasiement. Les molécules odorantes parviennent aux récepteurs olfactifs par deux voies distinctes, une voie directe (dite orthonasale) avant la mise en bouche et une voie indirecte (dite rétronasale) lors de la mastication. Dans ce dernier cas, les molécules volatiles empruntent alors le canal palatin pour activer les récepteurs olfactifs dans la cavité nasale. Une perte ou une diminution de l’odorat peut entraîner une perte du plaisir liée à l’alimentation et des troubles au niveau nutritionnel pouvant affecter l’état de santé des sujets concernés. En ce qui concerne la communication sociale, les odeurs jouent un rôle crucial dans

les comportements reproducteurs, les comportements parentaux, l’évitement ou le choix de partenaires, le repérage des prédateurs potentiels. . . Depuis peu, il a même été démontré un rôle des odeurs dans la contagion émotionnelle comme dans le cas de l’anxiété ou encore la présence de signaux chimiques dans les larmes de femmes qui provoquent une diminution de l’attractivité sexuelle et du niveau de testostérone chez les hommes. Ainsi, une perte ou une diminution de l’odorat peut entraîner des perturbations dans la communication et la relation aux autres.


Source: https://hal-univ-bourgogne.archives-ouvertes.fr/hal-01564807

Gérard Brand, Benoist Schaal. L’olfaction dans les troubles dépressifs : intérêts et perspectives.

L’Encéphale, Elsevier Masson, 2017, 43 (2), pp.176-182. .10.1016/j.encep.2016.04.008.. .hal-01564807.


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