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Troubles de la mémoire & de la concentration, dérégulation du système nerveux: les règles de la Neurogenèse


Comment produire de nouveaux neurones pour limiter les troubles de la mémoire et de concentration
Neurogenèse

Je remarque que les problèmes de mémoire et de concentration deviennent de plus en plus courant et que le taux d'anxiété des jeunes de 18-25 est alarmant.

Voici donc un rappel sur la neurogenèse. Bonne lecture.


Qu’est-ce la neurogenèse ou plasticité cérébrale?

C’est la capacité du cerveau à produire des neurones à tout âge. La production de nouveaux neurones via les cellules souches s’appelle la néo-neurogenèse et se fait principalement au niveau de l’hippocampe.


Qu'est-ce qu'un neurone?

Le neurone est l’unité de travail de base du cerveau. C’est une cellule spécialisée conçue pour transmettre l’information à d’autres cellules (nerveuses, musculaires et glandulaires).


Fonction et rôle

Son rôle est de recevoir ou d’envoyer des messages (appelés neurotransmetteurs) via des impulsions électriques le long de l’axone (prolongement de la cellule). Beaucoup d’axones sont recouverts d’une gaine de myéline* dans le but d’accélérer la conduction de l’influx nerveux. Cette gaine de myéline est composée essentiellement de lipides et sert à isoler et à protéger les cellules nerveuses, comme le plastique autour des fils électriques ! On peut donc comparer les circuits neuronaux à un système électrique complexe à entretenir. 

Cette gaine est fabriquée par des cellules spécialisées appelées cellules gliales. Ces dernières jouent de nombreux rôles : transport de nutriments, nettoyage des débris cellulaires, traitement de l’information neurale.


Les neurones permettent de contrôler la motricité (mouvements volontaires et involontaires des muscles), de traiter les informations sensorielles (vue, odorat, toucher…) et de réguler les fonctions automatiques du corps telles que la respiration, la digestion, la fréquence cardiaque ou encore la pression artérielle. On en a donc fortement besoin pour réguler notre système nerveux autonome et central.


Qu’est-ce qui fait que nos neurones diminuent?

Au cours du vieillissement, les capacités cognitives telles que la mémoire ou la concentration peuvent être altérées.

Nous avons besoin de ces neurones pour nos capacités d'apprentissage complexes et nos réponses comportementales cognitives aux émotions.

Routine, sédentarité, écrans et bombardements d’informations inutiles, certains médicaments, stress chronique (cortisol), mauvaise alimentation et hygiène de vie: tous ces éléments n’incitent pas le cerveau à produire des neurones.

Le déclin neuronal est souvent à la racine des maladies dégénératives, de la dépression et de l’anxiété, et surtout des problèmes de concentration et de mémoire.


Pour continuer à produire des neurones de qualité, voici les règles de la neurogenèse: (Professeur Pierre-Marie Lledo, directeur du centre neuroscientifique de l’Institut Pasteur)


1 - FUIR LA ROUTINE ET S’OUVRIR A L’APPRENTISSAGE: le cerveau se nourrit du changement. En effet, la stimulation provoquée par le changement entraîne les cellules souches à produire de nouveaux neurones. Il faut "respecter la libido sciendi", c'est-à-dire la soif de comprendre et d’apprendre.


2. LUTTER CONTRE L’INFOBESITE ET L'EXPOSITION AUX ECRANS: l'écosystème numérique dans lequel nous vivons entraîne une avalanche d'informations certes... Trop. "L'information qui nous fait juste savoir est absolument délétère, et n'incite pas le cerveau à produire de nouveaux neurones. Bien au contraire, ce dernier, bombardé d'informations, est alors condamné à l'anxiété".

Concrètement, il est indispensable de trier cette information : choisir l'utile, celle qui nous fait comprendre, et se débarrasser de la futile, celle qui nous fait juste savoir.

Par exemple, mettre un timer sur les réseaux sociaux pour limiter le temps passé, réduire l'usage de Waze et utiliser les panneaux de signalisation, méditer, prendre l’air, sentir et contempler la nature afin de permettre au cerveau de ne rien faire: ces quelques actions sont idéalement à mettre en place pour limiter le déclin neuronal.


3. LE STRESS CHRONIQUE ET L'ANXIETE: tueurs de bébés neurones

Les situations anxiogènes activent l’axe hypothalamo-hypophysaire, déclenchant la production de cortisol par les glandes surrénales. Par voie sanguine, ce cortisol inonde le cerveau pour déclencher une réaction d’attaque ou de fuite; quand le stress devient chronique, les neurones situés dans l'hippocampe sont perturbés et la fabrication des neurones est stoppée.


4. BANNIR ANXIOLITIQUES ET SOMNIFERES: l’objectif des anxiolytiques et des somnifères est d'empêcher le cerveau, celui qui cherche à comprendre, de fonctionner. Leur consommation permet de mettre le cerveau en "marche automatique". Leur utilisation chronique est donc une entrave à la production de nouveaux neurones.


5. L'ACTIVITE PHYSIQUE CONTRE LA SEDENTARITE: les muscles produisent des substances chimiques (nommés facteurs trophiques) qui, par voie sanguine, viendront agir sur le cerveau et particulièrement sur la niche de cellules souches. Il existe donc une corrélation directe entre activité musculaire et production de nouveaux neurones.


6. CULTIVER L’ALTERITE: c’est ce qu'on appelle globalement le cerveau social. Sortir de l’isolement et opter pour une vie sociale active : rencontrez votre prochain, échangez avec lui, aidez le, c’est bon pour le moral et pour le neurone.


7. SOIGNER LE MICROBIOTE: très récemment, les neurosciences, associées avec la microbiologie, ont montré qu'il y a une flore intestinale qui communique en permanence avec notre cerveau. Notre régime alimentaire a donc un rôle important : la consommation de fibres, un régime varié, incitent à la prolifération de certaines espèces bactériennes concourant justement à la prolifération de neurones. A l'inverse, une nourriture peu variée, riche en sucres et en graisses (excepté les OMEGA 3 essentiels au bon fonctionnement des neurones), favorise la prolifération d'espèces bactériennes qui ne permettront plus aux cellules de produire de nouveaux neurones, quel que soit l’âge.


*myéline: en cas d’altérations de la myéline, on parle de démyélinisation et ces altérations peuvent toucher la myéline du système nerveux central et/ou périphérique, entraînant de nombreux symptômes très visibles : perturbations plus ou moins importantes de la vision, de l’ouïe, de la parole, de la motricité ou encore de la mémoire. Les maladies de la myéline forment un ensemble de pathologies très répandues, parmi lesquelles la leucodystrophie, la polynévrite, la maladie de Charcot-Marie-Tooth, le syndrome de Guillain-Barré et la sclérose en plaque.

Source: Nicolas Tricaud, INSERM, Institut des neurosciences de Montpellier Alexandra Gros, Institut des Neurosciences de Paris-Saclay. 

Professeur Pierre Marie Lledo, Perception et mémoire, Directeur centre neuroscientifique de l’Institut Pasteur








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